La Lituanie a déposé une affaire contre la Biélorussie à la Cour internationale de justice (ICJ) lundi, demandant des dommages-intérêts concernant la prétendue contrebande de migrants irréguliers en Lituanie par le régime de Lukashenko. L’affaire tourne autour des prétendus violations du Bélarus de ses obligations en vertu du protocole des Nations Unies contre la contrebande de migrants par terre, mer et air.
La Lituanie a accusé la Biélorussie de violer ses obligations en vertu du protocole en facilitant, soutenant et permettant la contrebande de migrants et en ne pas prévenir et détecter la contrebande de migrants. Dans leur demande à la CIJ, la Lituanie soutient que les sociétés publiques biélorusses ont augmenté le nombre de vols du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’Asie, et ont organisé l’émission de visas et d’adaptation pour les migrants entrants. Une fois que les migrants sont arrivés au Bélarus, beaucoup d’entre eux ont été escortés par des forces de sécurité biélorusses à la frontière lituanienne et forcées de traverser illégalement, souvent dans des conditions dangereuses et mortelles. La Lituanie déclare que la crise des migrations a constitué une menace sérieuse pour sa frontière de l’État et a dépensé plus de 200 millions d’euros entre 2021 et 2023 pour faire face à l’afflux de migrants.
Le ministre lituanien de la justice, Rimantas Mockus, a déclaré:
La réputation de la Lituanie doit être sauvegardée et le régime biélorusse doit être tenu légalement responsable de l’orchestration de la vague de migration illégale et des violations des droits de l’homme qui en ont résulté. Ces actions en justice ne répondent pas aux préjudices immédiats, mais aident également à établir des interprétations importantes du droit international qui servent l’intérêt commun de la communauté mondiale, dissuadant le Bélarus et d’autres États de commettre des violations similaires à l’avenir.
Ces dernières années, le nombre de migrants arrivant du Bélarus aux frontières des États membres de l’UE a augmenté de façon exponentielle. Les pays limitrophes du Bélarus, comme la Pologne et la Lituanie, ont accusé la Biélorussie de faciliter la migration de masse. En décembre, l’UE a soutenu la Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est dans la suspension temporaire des droits d’asile lorsqu’ils croient que la Bélarus et la Russie «armement» les migrants à déstabiliser le bloc.
La Lituanie demande un soulagement de la CIJ que le Bélarus a violé ses obligations en vertu du protocole, et une ordonnance déclarant que le Bélarus doit effectuer une réparation totale pour les blessures causées, y compris l’indemnisation des pertes matérielles, des dommages, des blessures et des coûts subis par la Lituanie pour faire face à la crise des migrants irréguliers.