La juge du circuit du comté de Milwaukee, Hannah Dugan, a plaidé non coupable jeudi devant le tribunal fédéral pour avoir allégué qu’elle avait interféré avec l’application fédérale de l’immigration en aidant un non-citoyen en évitant l’arrestation par l’immigration américaine et l’application des douanes (ICE).
Le juge Dugan fait face à deux accusations fédérales, la première étant de dissimuler un individu pour empêcher l’arrestation et la deuxième obstruction de la justice. Les accusations découlent d’un incident du 18 avril au cours duquel elle aurait aidé un homme identifié comme Eduardo Flores-Ruiz, qui serait aux États-Unis sans statut juridique, quitte sa salle d’audience par une porte arrière pour échapper aux agents glaciaires en attente dans le palais de justice.
La mise en accusation a eu lieu devant le tribunal de district américain du district oriental du Wisconsin, où le juge magistrat Stephen Dries a prévu un procès pour commencer le 21 juillet. L’avocat de Dugan, Steven Biskupic, a déclaré que le procès devrait durer environ une semaine.
Les procureurs fédéraux allèguent que les actions de Dugan ont constitué une ingérence active avec les forces de l’ordre fédérales. Le directeur du FBI, Kash Patel, a affirmé dans un communiqué public que la conduite du juge «mal orienté» et «a créé un danger accru pour le public». Les agents ICE auraient arrêté Flores-Ruiz plus tard.
Dans une requête déposée mercredi, les avocats de Dugan ont décidé de rejeter les accusations, faisant valoir qu’elle agissait en sa capacité judiciaire officielle et qu’elle est donc à l’abri des poursuites fédérales. Ils affirment en outre que la décision du gouvernement fédéral de poursuivre un juge d’État en exercice constitue une violation de la souveraineté de l’État du Wisconsin et consiste à une ingérence fédérale inappropriée dans les procédures judiciaires de l’État. S’il est reconnu coupable des deux chefs d’accusation, Dugan pourrait encourir jusqu’à six ans de prison fédérale.
Ni Dugan, son équipe juridique, ni les procureurs fédéraux n’ont parlé aux médias après l’audience de jeudi.