L’écrivain et activiste des droits de l’homme britannique, Alaa Abd El-Fattah, est illégalement détenu par le gouvernement égyptien, selon une enquête du groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. À la suite de l’enquête de 18 mois, le comité a conclu que son arrestation, ses poursuites et son emprisonnement violaient le droit international des droits de l’homme et constituaient une tentative claire de faire taire un éminent critique du gouvernement.
Abd El-Fattah, une figure centrale de la révolution égyptienne de 2011, a fait face à des arrestations répétées au cours de la dernière décennie. Dans son cas le plus récent, il a été condamné à cinq ans en 2021 pour avoir prétendument diffusé de fausses informations grâce à un article sur Facebook critiquant le traitement des prisonniers par l’État. Le panel des Nations Unies a constaté que les accusations découlaient de son exercice de liberté d’expression et que l’État n’a pas fourni de base juridique pour sa détention, violant ses droits en vertu de l’alliance internationale sur les droits civils et politiques.
La procédure du procès s’est également avérée avoir violé la procédure régulière. Abd El-Fattah a été jugé devant un tribunal d’urgence, refusé un accès significatif à un conseiller juridique et exclu de la préparation de sa défense. Les séances judiciaires ont été organisées en secret et le jugement a été rendu sans un processus d’appel approprié. Le panel a souligné que l’ensemble du processus n’a pas respecté les normes internationales de justice et d’équité.
Les experts ont ajouté que sa détention est discriminatoire, le ciblant pour ses convictions politiques et son activisme. Cela s’aligne sur un schéma de répression plus large en Égypte, où les critiques du régime, y compris les avocats, les journalistes et les personnalités de l’opposition, sont régulièrement détenus pour de vagues motifs de sécurité nationale. Selon Human Rights Watch, le cas d’Abd El-Fattah est symbolique de l’effort systématique du gouvernement égyptien pour faire taire la dissidence par la détention arbitraire et les poursuites pénales.
Les préoccupations concernant son bien-être se sont intensifiées au cours des dernières années. En 2022, lors d’une grève de la faim prolongée, sa famille n’a pas pu le contacter pendant des semaines. La confirmation qu’il était en vie n’est venue qu’après avoir monté la pression internationale et les appels diplomatiques, en particulier du Royaume-Uni, où Abd El-Fattah détient la citoyenneté. Sa mère et ses sœurs ont depuis dirigé une campagne mondiale pour sa libération.
Le panel des Nations Unies appelle l’Égypte à libérer immédiatement Abd El-Fattah, à lui accorder des réparations et à lancer une enquête indépendante sur les violations qu’il a endurées. Les experts ont également exhorté le gouvernement à mettre fin à l’utilisation abusive de la lutte contre le terrorisme et des lois sur la sécurité nationale pour cibler l’expression pacifique et l’opposition politique. L’opinion du panel rejoint désormais un chœur de voix appelant à la justice, notamment les législateurs internationaux, les défenseurs des droits de l’homme et les gouvernements étrangers.
Alors que l’Égypte continue de se positionner comme un partenaire international clé dans la diplomatie et le commerce, le traitement d’Alaa Abd El-Fattah sert de test crucial de ses engagements en matière de droits de l’homme.