Amnesty International a déclaré jeudi que les autorités nigérianes n’avaient pas protégé leur population contre les attaques violentes menées par des groupes armés au milieu du conflit armé en cours. L’organisation a souligné que la réponse inefficace du gouvernement nigérian à ces attaques a entraîné un nombre croissant de morts et a aggravé la crise humanitaire.
Amnesty International a noté que plus de 10 000 civils ont été tués dans des agressions par des groupes armés non étatiques à travers le Nigéria depuis que le président Bola Tinubu a pris ses fonctions en 2023. Le groupe de défense des droits a souligné que des mesures de sécurité inadéquates mises en œuvre par les autorités n’ont pas réussi à restaurer la sécurité dans le pays, en détériorant davantage les conditions de vie de la population. Le directeur d’Amnesty International Nigeria Isa Sanusi a déclaré:
Aujourd’hui marque exactement deux ans depuis que le président Bola Tinubu a pris ses fonctions avec une promesse d’améliorer la sécurité. Au lieu de cela, les conditions ne se sont aggravées que car les autorités continuent de ne pas protéger les droits de la vie, de l’intégrité physique, de la liberté et de la sécurité pour des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.
Amnesty International a en outre souligné que le nombre de morts est le plus élevé dans les zones rurales, où un manque de gouvernance a permis aux groupes armés de tuer et d’enlever des civils en toute impunité. Le groupe de défense des droits a déclaré que l’échec du gouvernement nigérian à amener les responsables des attaques violentes en justice renforçait un sentiment d’impunité parmi les groupes armés qui ont commis des atrocités, y compris le meurtre d’enfants et de familles, ainsi que la destruction de services essentiels comme l’éducation et les soins de santé. En outre, le nombre de groupes armés a augmenté pendant le mandat du président Tinubu, avec de nouveaux gangs émergeant dans des États tels que Sokoto, Kebbi et Kwara, exacerbant la crise du Nigéria.
En plus de la crise de la sécurité, le Nigéria fait face à une aggravation de la situation humanitaire caractérisée par un nombre croissant de personnes déplacées en interne qui ont fui leurs villes natales pour échapper aux attaques armées répétées. Amnesty International a précédemment noté que les agriculteurs étaient particulièrement touchés, car beaucoup ne peuvent plus cultiver après avoir abandonné leurs terres agricoles locales. Par conséquent, Sanusi a exhorté les autorités nigérianes à prendre des actions graves et concrètes pour protéger les droits de l’homme et mettre fin à l’impunité des groupes criminels responsables de ces atrocités.
Le droit international des droits de l’homme oblige le gouvernement nigérian à prévenir et à enquêter sur les violations des droits de l’homme, y compris celles commises par des acteurs non étatiques et à fournir des recours efficaces aux victimes. Le Nigéria est actuellement impliqué dans un conflit armé non international impliquant ses forces militaires et Boko Haram, qui a plongé le pays dans une crise humanitaire, tout en luttant contre la corruption et les difficultés économiques. Le conflit a également été marqué par de graves violations des droits de l’homme, ce qui a incité Amnesty International à déposer une requête auprès de la Cour pénale internationale (ICC) pour demander des enquêtes sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.