Human Rights Watch (HRW) a déclaré jeudi que l’armée soudanaise pourrait avoir déployé du chlore gazeux pendant le conflit armé en cours, sur la base des conclusions d’une enquête menée par la chaîne française France 24.
L’organisation a souligné que si elle était fondée, l’utilisation présumée de ce gaz toxique par les forces armées constituerait un crime de guerre et a appelé la communauté internationale à enquêter sur cet incident présumé.
HRW a souligné que l’enquête récente de France 24 comprenait des photographies d’une base militaire soudanaise dans le nord de Khartoum et d’une raffinerie de pétrole voisine, toutes deux contrôlées par les Forces armées soudanaises (SAF), où des conteneurs utilisés pour stocker du chlore gazeux ont été découverts. De plus, une vidéo montrait un nuage vert-jaune, un indicateur visuel généralement associé au chlore gazeux.
HRW a également noté que le gouvernement américain avait déjà sanctionné le chef des Forces armées soudanaises (SAF), le général Abdel Fattah al-Burhan, pour usage présumé d’armes chimiques, mais n’avait pas divulgué de preuves à l’appui. Par conséquent, le groupe de défense des droits a exhorté les parties à la Convention sur les armes chimiques (CIAC) à mener une enquête transparente sur l’incident présumé. Il a en outre appelé les États-Unis à publier les preuves sur lesquelles ils ont fondé leur décision de sanctionner le général al-Burhan.
Le chlore est un gaz toxique vert jaunâtre qui a été utilisé pour la première fois dans la guerre chimique pendant la Première Guerre mondiale. L’exposition au chlore provoque une suffocation, une constriction de la poitrine, une sensation d’oppression dans la gorge et des lésions pulmonaires, pouvant entraîner la mort. L’utilisation du chlore gazeux comme arme est interdite par la CIAC et classée comme crime de guerre par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. La CIAC interdit le développement, la production, le stockage et l’utilisation d’armes chimiques et oblige les États à détruire leurs stocks d’armes chimiques et leurs installations de production.
Le conflit au Soudan entre les SAF et les paramilitaires Forces de soutien rapide (RSF) a entraîné l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. La crise comprend la famine, les déplacements forcés, les meurtres de civils et la propagation de maladies, tous exacerbés par la destruction des infrastructures essentielles et des établissements de santé nécessaires à l’acheminement de l’aide humanitaire. Selon un responsable de l’ONU, près de 30 millions de civils soudanais ont un besoin urgent d’aide humanitaire. En outre, les deux parties belligérantes ont été impliquées dans des violations des droits humains.
























