Human Rights Watch (HRW) a exhorté mercredi le Tadjikistan soit à refuser l’entrée au président russe Vladimir Poutine, soit à l’arrêter lorsqu’il entrera sur son territoire. Cette déclaration fait suite à l’annonce selon laquelle Poutine se rendrait au Tadjikistan du 8 au 10 octobre pour le sommet Russie-Asie centrale et le Conseil des chefs d’État de la Communauté des États indépendants (CEI).
HRW a déclaré que le Tadjikistan a la responsabilité de respecter le mandat d’arrêt imposé contre Poutine par la Cour pénale internationale (CPI). Le mandat d’arrêt a été émis le 17 mars 2023 au motif qu’« il existe des motifs raisonnables de croire que M. Poutine porte une responsabilité pénale individuelle » pour les crimes de guerre de « déportation illégale » et de « transfert de population », en particulier d’enfants. Il s’agit de crimes visés aux articles 8(2)(a)(vii) et (viii) du Statut de Rome, un traité international qui a créé la CPI et est entré en vigueur en 2002. Le Tadjikistan est membre de la CPI depuis 2002.
Liz Evenson, directrice de la justice internationale de HRW, a déclaré que l’accueil de Poutine au Tadjikistan ferait preuve d’un « mépris total pour les souffrances des victimes des crimes commis par les forces russes en Ukraine et pour ses propres obligations en tant que membre de la CPI ».
Les États parties au Statut de Rome sont tenus de coopérer avec la Cour et d’exécuter les mandats d’arrêt en vertu de l’article 59. Si un État membre ne coopère pas, une procédure formelle peut être déclenchée par laquelle il est renvoyé à l’Assemblée des États parties ou au Conseil de sécurité pour suite à donner. Cela s’est produit en novembre 2024 après que le président Poutine est entré en Mongolie et n’a pas été appréhendé.
Le Tadjikistan a déjà été critiqué pour son bilan en matière de droits humains, notamment pour ses crimes contre l’humanité tels que « la torture, le viol, l’isolement cellulaire, la disparition, l’exil forcé et le meurtre ».
Cet appel à l’action intervient dans un contexte d’inquiétude plus large de la part des groupes de défense des droits de l’homme et du droit international, où la pertinence de l’ONU sur la scène mondiale est à nouveau remise en question. Le mois dernier, lors de la 80e session de l’Assemblée générale, l’ONU a publié une déclaration commune réaffirmant son engagement envers les normes juridiques internationales.
























