Un rapporteur spécial des Nations Unies a soulevé des inquiétudes jeudi concernant les effets négatifs de l’ingérence politique sur l’enseignement supérieur aux États-Unis. La déclaration de l’expert a souligné la menace pour «la liberté académique, les droits des étudiants et l’intégrité démocratique» et a souligné l’interdiction des étudiants internationaux de l’inscription à l’Université de Harvard comme exemple de cette «tendance plus large».
Farida Shaheed, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’éducation, a publié cette déclaration à la suite de la présentation d’un rapport de pays évaluant la «provision et jouissance» du droit à l’éducation aux États-Unis. Les conclusions du rapport étaient basées sur une visite en personne du 29 avril au 10 mai 2024, avec la déclaration comprenant des observations supplémentaires de l’année suivante. Tout en louant les États-Unis sur sa «protection complète des droits civils» et «un rôle important des tribunaux dans la protection de l’accès équitable à l’éducation», le rapport a cité un certain nombre de développements concernant les «lois sur la censure discriminatoire, les interdictions des livres» et les protestations des étudiants qui se sont retrouvés avec la «criminalisation, la survancier et les mesures disciplinaires».
La liberté d’expression dans les universités américaines est devenue une question de premier plan à la suite d’une vague de manifestations pro-palestine depuis octobre 2023. Les citoyens non américains impliqués dans les manifestations ont fait face à des conséquences telles que la révocation du visa et la détente par l’immigration et l’application des coutumes (ICE), avec le cas de Mahmoud Khalil qui attire une attention particulière. De nombreuses organisations de droits de l’homme, telles que Human Rights Watch et Amnesty International, ont condamné les effets de ces mesures sur la liberté d’expression. Le Rapporteur spécial «a critiqué la pratique de l’assimilation du plaidoyer pour les droits palestiniens au terrorisme ou à l’antisémitisme, le qualifiant de réponse disproportionnée qui peut refléter le racisme institutionnel».
L’administration du président Donald Trump a fait de nombreuses demandes de l’Université de Harvard plus tôt cette année, notamment la remise des dossiers de visa des étudiants. Le gouvernement a gelé 2,2 milliards de dollars de financement fédéral après le refus de l’université de se conformer, ce qui a conduit à Harvard à déposer une plainte en avril. L’administration a par la suite supprimé la capacité de Harvard à inscrire des étudiants internationaux, citant son échec à «confronter la discrimination raciale omniprésente et le harcèlement antisémite qui sévit sur son campus». Cette action est contestée devant les tribunaux.
Le rapporteur spécial a appelé les États-Unis à respecter ses engagements en vertu de l’Alliance internationale sur les droits civils et politiques (PICPR), qui a été ratifiée par les États-Unis en 1992. Elle a exhorté le gouvernement à «mettre fin à la censure et à la politisation du contenu à tous les niveaux de l’éducation» et à «protéger le mandat et la gouvernance institutionnelle de l’ingérence externe».
La veille de la publication de la déclaration de Rapporteur spécial, le Département d’État américain a annoncé qu’il fermerait les profils de médias sociaux de tous les candidats aux visas étudiants. Cette décision signale que la liberté d’expression dans l’enseignement supérieur américain sera un problème important dans un avenir prévisible.