Dans l’affaire Ellingburg c. États-Unis, qui sera débattue le 14 octobre, les juges examineront si la clause ex post facto de la Constitution s’applique à la Mandatory Victims Restitution Act, qui donne aux victimes le droit à une réparation pour certaines infractions. Si tel est le cas, Holsey Ellingburg n’est pas obligé de payer une restitution plus élevée que ce que la loi exigeait au moment où il a commis son crime (voler une banque). Dans le cas contraire, des révisions plus onéreuses de la loi fédérale sur la restitution s’appliqueront, augmentant ainsi ses obligations envers ses victimes.
La Constitution prévoit à l’article I, section 9, qu’« Aucune loi ne sera adoptée a posteriori. » En d’autres termes, la Constitution empêche qu’une personne soit punie pour une conduite qui était légale au moment où elle a été commise. Les tribunaux ont traditionnellement estimé que la clause s’appliquait uniquement aux sanctions pénales et ne s’appliquait pas aux recours civils. La question devant les juges est de savoir si la restitution, imposée en vertu de la loi fédérale de 1996 sur la restitution obligatoire des victimes dans le cadre de la condamnation pénale d’un accusé, est considérée comme pénale aux fins de la Constitution.
Ellingburg souligne de nombreux aspects du cadre statutaire qui donnent à son obligation de restitution un aspect criminel. Bien évidemment, elle est infligée dans le cadre de la peine pénale : le montant de la restitution est fixé par le juge de première instance, à l’issue du procès pénal, dans le cadre de la peine qu’il impose à un prévenu reconnu coupable. D’autre part, la loi utilise des procédures pénales pour régir la restitution. Bien que le but de la restitution puisse être d’indemniser les victimes du crime (la banque qu’Ellingburg a dévalisée), la victime joue peu de rôle dans le processus (contrairement aux affaires civiles). Entre autres choses, la victime ne peut pas engager une procédure visant à demander réparation et ne peut ni opposer son veto à une indemnité de réparation suggérée, ni régler le montant approprié de l’indemnité avec le défendeur.
Ellingburg fait valoir que les sanctions en cas de non-paiement de la restitution sont également pertinentes : le défendeur qui ne se conforme pas à une ordonnance de restitution est sommairement incarcéré, une sanction qui n’est pas applicable en cas de non-respect d’un jugement dans un litige entre le défendeur et la victime.
Enfin, la MVRA elle-même décrit la restitution comme servant les « objectifs punitifs » de la peine, et la Cour suprême, lors de ses précédentes rencontres avec la restitution pénale, l’a décrite comme une « « sanction pénale » qui favorise les « objectifs pénaux » ».
Le résultat de cette affaire semble largement prédéterminé, car même le gouvernement reconnaît que la restitution en vertu de la MVRA est criminelle aux fins de la clause ex post facto. Les arguments à l’appui de la décision ci-dessous proviennent d’un amicus nommé par le tribunal, ou « ami du tribunal » – un avocat nommé pour défendre la condamnation pénale que le gouvernement lui-même ne défendra pas. Cet avocat soutient principalement que les preuves selon lesquelles le Congrès a considéré les indemnités de restitution comme pénales ne sont pas suffisamment concluantes pour justifier une annulation.
Je suppose qu’une majorité de juges ne soutiendront pas une augmentation de la peine d’Ellingburg que le gouvernement fédéral refuse de défendre. Certains d’entre eux se plaignent souvent du manque de zèle lorsque le gouvernement prend cette position, mais en fin de compte, ils finissent toujours (du moins d’après mon expérience) par accepter la concession du gouvernement.
Affaires : Ellingburg c. États-Unis
Citation recommandée : Ronald Mann, Cour chargée d’examiner la nature de la restitution,
Blog SCOTUS (9 octobre 2025, 10h00), https://www.scotusblog.com/2025/10/court-to-consider-the-nature-of-restitution/






















