Le comité des droits de l’homme des Nations Unies a constaté jeudi que le Guatemala est responsable de la violation des droits de plusieurs générations de peuples autochtones mayas qui ont été déplacés de force pendant le conflit armé du pays dans les années 1980. La décision marque une décision historique qui aborde l’impact transgénérationnel des violations des droits de l’homme dirigée par l’État.
L’affaire a été introduite en 2021 par 269 membres des communautés K’iche, Ixil et Kaqchikel, qui ont été violemment déracinées de leurs terres ancestrales lors des campagnes militaires «Scorched Earth» du gouvernement. Une telle campagne, l’opération Sophia, a vu l’armée guatémaltèque détruire les bases civiles mayas et cibler systématiquement les populations autochtones qui soutenaient les groupes de guérilla. Dans les années qui ont précédé les années 80, de nombreux Mayas s’étaient mobilisés pour protester contre la répression du gouvernement, exigeant une plus grande égalité et l’inclusion de l’identité culturelle maya dans la vie nationale.
Feuillant de violence et de persécution de masse, les survivants se sont réfugiés dans la ville du Guatemala, où ils ont continué à faire face à la discrimination systémique, à l’effacement culturel et à l’érosion de l’identité communautaire. On estime que 1,5 million de personnes ont été déplacées, avec des politiques de disparition forcée impliquant des enlèvements, la destruction des maisons et des cultures, la contamination des sources d’eau et la profanation des sites sacrés. Les effets de ces opérations militaires persistent à ce jour.
Les victimes se sont installées avec le gouvernement guatémaltèque en 2011. Les mesures de réparation de l’accord ont été formulées dans le programme national de rémunération (NCP). Les deux principales mesures étaient la réinstallation et la construction de logements alternatifs, qui ont mis en évidence les dommages transgénérationnels des peuples autochtones mayas. Ces mesures n’ont jamais été mises en œuvre.
Le comité des Nations Unies a constaté que le Guatemala n’avait pas seulement échoué à remplir ces obligations, mais avait aggravé le préjudice en permettant une perte culturelle, un traumatisme psychologique et des difficultés socioéconomiques à persister à travers les générations. Dans une nouvelle approche, le comité a reconnu que le préjudice s’étendait au-delà des premières victimes. Il a jugé que le Guatemala violait également les droits des enfants de troisième génération nés dans le déplacement et transmet le traumatisme d’être déraciné dans les générations futures.
Cette décision souligne l’importance de la transmission culturelle comme aspect central de l’identité et de la survie des peuples autochtones. Comme l’a expliqué Hélène Tigroudja, membre du comité, la déracinement de ces communautés de leurs terres ancestrales a eu un effet profond et durable, rompant leur lien avec leur environnement culturel et leur identité. La destruction causée par les actions de l’État a laissé ces communautés irrémédiablement dépouillées des moyens de poursuivre leurs pratiques culturelles, qui sont essentielles pour le bien-être spirituel et physique.
Forcer les peuples mayas à se réfugier dans la capitale viole l’article 12 de l’Alliance internationale sur les droits civils et politiques (PICPR), garantissant la liberté de mouvement et le choix de la résidence. Ce cadre culturel différent, ainsi que les opérations militaires antérieures, ont violé l’article 27, qui garantit aux minorités ethniques le droit à leur propre culture, religion et langue.
La décision a cité l’abandon forcé des vêtements traditionnels, des langues et des pratiques rituelles – y compris l’incapacité d’effectuer des rites funéraires pour les parents décédés ou disparus pendant le conflit en tant que violations des droits culturels et du droit d’être libre d’un traitement inhumain (article 7 du PICPR). Dans les systèmes de croyance maya, ces rites sont au cœur du bien-être spirituel et physique; Leur absence est censée provoquer une maladie générationnelle et un déséquilibre communal.
Le comité a ordonné au Guatemala de localiser et de retourner les restes des disparus afin que les rituels funéraires puissent être effectués après les coutumes mayas. Il a également exhorté le gouvernement à fournir des soins médicaux, psychologiques et psychiatriques aux survivants et à leurs descendants, à reconnaître publiquement la responsabilité et à mettre en œuvre des réparations en vertu du PCN.
Cette décision reconnaît non seulement les préjudices transgénérationnels, mais souligne également un principe de l’état de droit plus large: que les systèmes juridiques doivent protéger les droits individuels de l’action de l’État arbitraire et discriminatoire, y compris la violence contre les civils en temps de guerre. Dans le cadre de l’ordonnance juridique internationale, le Guatemala est obligé de prévenir les violations des droits humains fondamentaux et de rendre justice lorsque ces droits sont violés.