Un tribunal algérien a confirmé un verdict contre l’écrivain et critique français algérien Boualem Sansal mardi, le condamnant à cinq ans de prison et une amende de 500 000 dinars algériens (environ 3 851 $).
La Cour d’appel d’Alger a confirmé la peine prononcée par la Cour pénale de première instance de Dar El Beïda le 27 mars. En respectant la décision, le tribunal a rejeté une demande de condamnation de Sansal à la peine de prison à 10 ans, ce qui a été effectué par les procureurs lors d’une audience d’appel le 24 juin.
Sansal a été arrêté à l’aéroport international d’Alger le 16 novembre 2024, à son arrivée de Paris. Après son arrestation, Sansal où se trouve Sansal était inconnu pendant plus d’une semaine. On lui a refusé l’accès à sa famille et, en violation du droit international des droits de l’homme, a refusé l’accès à un conseiller juridique. De plus, des préoccupations concernant la santé de Sansal ont été soulevées car il a été hospitalisé à plusieurs reprises en raison de l’état fragile de sa santé.
L’arrestation s’est produite à la suite d’une interview avec Frontières, un média d’extrême droite français. Sansal, un critique franc du gouvernement algérien, a remis en question l’intégrité des frontières de l’Algérie, affirmant que des parties de l’ouest de l’Algérie appartenaient historiquement au Maroc. Sansal a fait valoir qu’avant l’indépendance de l’Algérie en 1962, pendant la période de la domination coloniale, la France avait ajusté la frontière entre les pays, favorisant l’Algérie.
L’écrivain de 80 ans a été inculpé en vertu de l’article 87 BIS du Code pénal algérien pour «saper l’unité nationale». Cet article concerne «tout acte qui cible la sécurité de l’État, l’unité nationale, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions de l’État» en tant que terroriste ou subversif. Cette disposition a suscité des critiques substantielles des experts des Nations Unies et des organisations de défense des droits de l’homme, car elle a été fréquemment utilisée pour poursuivre les défenseurs des droits de l’homme, les militants politiques et les journalistes.
Le président français Emmanuel Macron a appelé à plusieurs reprises le gouvernement algérien à libérer le Sansal, exhortant le président algérien Abdelmadjid Tebboune à montrer «la miséricorde et l’humanité» envers l’écrivain. Le Premier ministre français François Bayrou a déclaré que la situation de Boualem Sansal comme «celle que tous les Français et le gouvernement français trouvent intolérable», préconisant pour que l’écrivain soit accordé par la clémence, il a noté: «Maintenant que la peine a été prononcée, nous pouvons imaginer des mesures de pardon, en particulier compte tenu de la santé de notre compatriote.»
En janvier, le Parlement européen a appelé à «la libération et l’acquittement immédiats et inconditionnels de Boualem Sansal et de tous les autres militants, journalistes, défenseurs des droits de l’homme et individus détenus ou condamnés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression.» Cette demande a été critiquée par les législateurs algériens qui ont accusé le Parlement européen d’ingérence politique.
Le verdict de Sansal est délivré au milieu des tensions diplomatiques croissantes entre la France et l’Algérie, après les liens en développement de la France avec le Maroc, alimenté par le soutien du président Macron de la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental. L’Algérie a soutenu le mouvement pro-indépendance de Sahrawi et accueilli plus de 170 000 réfugiés de la région.