L’étude révèle que la fonction des cellules immunitaires altérée peut affecter le développement du cerveau dans l’autisme.
Le trouble du spectre de l’autisme affecte la façon dont une personne communique, se comporte et interagit avec les autres. Cela implique souvent des actions répétées ou une concentration intense sur certains sujets. Les scientifiques ont longtemps essayé de comprendre ce qui se passe dans le cerveau pour provoquer ces modèles. Un domaine qu’ils ont examiné est la façon dont le cerveau se forme et coupe les connexions entre les cellules nerveuses. Ces connexions, appelées synapses, sont l’endroit où les cellules cérébrales se parlent. Chez les personnes autistes, des études ont trouvé trop de ces connexions synaptiques, ce qui pourrait interférer avec le fonctionnement du cerveau. Normalement, à mesure qu’un enfant grandit, le cerveau élimine des connexions supplémentaires ou faibles dans un processus appelé élagage. Cela permet au cerveau de fonctionner plus efficacement. Les cellules appelées microglies, qui agissent comme le système immunitaire du cerveau, aident à ce travail de nettoyage. Ils coupent les synapses inutiles, comme les jardiniers qui coupent les branches envahies. Ce processus est particulièrement actif au début de la vie et à l’adolescence, lorsque le cerveau se développe rapidement.
Mais il est difficile d’étudier la microglie directement chez les personnes, en particulier chez les personnes autistes. Les scientifiques ne peuvent pas simplement entrer et observer ces cellules en action dans un cerveau humain vivant. Les chercheurs de l’Université Fujita Health au Japon ont donc trouvé un moyen de contourner cela. Ils ont utilisé des cellules immunitaires du sang, appelées macrophages, qui peuvent être faites pour agir d’une manière similaire à la microglie. Ils ont transformé ces macrophages en deux types en utilisant des techniques de laboratoire – un type qui réagit de manière plus agressive aux problèmes et à un autre qui aide à réparer et à réglementer.
Pour voir à quel point ces cellules cultivées en laboratoire pouvaient nettoyer les connexions cérébrales, l’équipe a ajouté des morceaux de synapses, appelés synaptosomes, fabriqués à partir de cellules souches. Ces synaptosomes imitent les débris qui devraient être éliminés dans le cerveau. Lorsque les macrophages proviennent de personnes sans autisme, celles conçues pour aider à réparer (appelées macrophages M-CSF) ont fait un meilleur travail en nettoyant les synaptosomes. Mais lorsque les cellules sont venues de personnes autistes, ces mêmes macrophages M-CSF ne fonctionnaient pas aussi bien. Ils ont montré une mauvaise réponse en ce qui concerne le nettoyage du matériau synaptique.
Les chercheurs ont constaté que cette différence de performance pourrait être liée à un gène spécifique, CD209. Ce gène semble jouer un rôle pour aider les cellules à reconnaître et à engloutir les fragments synaptiques. Chez les personnes autistes, ce gène n’était pas aussi actif, ce qui peut expliquer la mauvaise réponse de nettoyage.
Cette découverte suggère que les problèmes observés dans l’autisme ne concernent pas seulement le câblage du cerveau lui-même, mais pourraient également impliquer la façon dont les cellules immunitaires nettoient le câblage supplémentaire. Si la microglie dans le cerveau montre également ce même problème, cela pourrait expliquer pourquoi les personnes autistes se retrouvent avec trop de connexions synaptiques. Ces connexions supplémentaires pourraient confondre le système de messagerie du cerveau et rendre plus difficile le filtrage et la réponse aux informations.
Ce type de recherche est encore nouveau, mais c’est une étape importante pour comprendre pourquoi l’autisme développe la façon dont il le fait. Des études antérieures ont principalement examiné le nombre de synapses ou de changements dans l’activité cérébrale après la mort. Celui-ci montre que même les cellules tirées du sang peuvent montrer des différences qui pourraient être liées à ce qui se passe dans le cerveau. Il ouvre de nouvelles idées pour les futurs traitements.
Si la recherche future trouve le même type de réponse dans la microglie cérébrale réelle, les scientifiques pourraient être en mesure de développer des traitements qui aident ces cellules à mieux travailler. Cela pourrait un jour conduire à des thérapies qui soutiennent le développement du cerveau plus équilibré et améliorer la façon dont les personnes autistes pensent, ressentent et interagissent.
Pour l’instant, cette étude ajoute une nouvelle pièce au puzzle de l’autisme. Cela montre que l’équipage de nettoyage du corps peut avoir du mal à faire son travail, laissant trop d’encombrement dans le cerveau. Et cet encombrement peut faire partie de ce qui rend l’interaction sociale et l’apprentissage plus difficile pour les personnes sur le spectre.
Sources:
L’étude lie l’élagage synaptique altéré à l’autisme
Altération de la phagocytose synaptosome dans les macrophages des personnes atteintes de troubles du spectre autistique