UN rapport conjoint par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et la Commission éthiopienne des droits de l’homme a souligné la nécessité mettre en œuvre de manière égale toutes les composantes de la justice transitionnelle. Celles-ci incluent la responsabilité pénale, la recherche de la vérité, les réparations et les garanties de non-répétition, impliquant des recours efficaces pour les victimes, des réformes juridiques et la réconciliation.
L’une des recommandations issues de l’accord de cessation des hostilités de novembre 2022, signé entre le gouvernement et le Front populaire de libération du Tigré, est la mise en place de politiques de justice transitionnelle. Cet accord a marqué la fin du conflit sanglant dans les régions du Tigré, de l’Amhara et de l’Afar.
En 2018, l’Éthiopie a été témoin d’une recrudescence des violations des droits humains, marquées par des meurtres, des actes de torture et des violences ethniques et confessionnelles. La situation s’est aggravée avec l’éclatement d’un conflit armé dans la région du Tigré en novembre 2020, faisant des milliers de morts et déplaçant des millions de personnes.
La poursuite des violences ethniques dans diverses régions a encore intensifié la crise, provoquant un état d’urgence à l’échelle nationale en août 2023 en raison de l’escalade des tensions dans la région d’Amhara.
Une approche centrée sur la victime est essentielle
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a salué les mesures prises par l’Éthiopie pour développer une politique nationale de justice transitionnelle alignée sur l’accord de cessation des hostilités.
« Il est crucial que ces efforts soient holistiques et conformes aux normes et standards internationaux en matière de droits humains, en plaçant les victimes et les populations affectées, en particulier les femmes et les filles, au centre », a-t-il ajouté.
Recommandations clés
Le rapport présente les résultats de 15 consultations communautaires organisées de juillet 2022 à mars 2023 avec des centaines de participants, dont des victimes et leurs familles, dans les régions d’Afar, Amhara, Harari, Oromia, Somali et Tigré, ainsi que dans l’administration de la ville de Dire Dawa.
Il contient 31 recommandations, notamment sur la conception et la mise en œuvre du processus de justice transitionnelle, la justice et la responsabilisation, la recherche de la vérité, les recommandations et les garanties de non-répétition.
« En amplifiant les expériences et les voix des populations directement affectées à travers l’Éthiopie, il est important que ce rapport éclaire correctement les discussions en cours sur le développement d’une politique légitime, holistique, authentique et inclusive en matière de justice transitionnelle », a ajouté M. Türk.
Obligations des États
Le chef des droits de l’homme de l’ONU a également souligné que les États ont le devoir d’enquêter et de poursuivre en justice les violations flagrantes des droits de l’homme et les violations graves du droit international humanitaire, y compris celles qui constituent des crimes au regard du droit international.
« Ceux qui ont été victimes de violations ou d’abus ont droit à la justice, y compris à des réparations adéquates, complètes, rapides et efficaces », a-t-il déclaré.